Région de CHEFCHAOUEN

Publié le par Terres des femmes

La poterie de Ghzaoua
Elle se rencontre dans le Douar d'Aïn-Kobb qui est niché sur une hauteur et comprend quelques maisons, les unes surplombant les autres. Deux femmes agées y travaillent encore la poterie.
Menana et Khadouje utilisent un engobe blanc sur l'extérieur de sa poterie qu'elle décore de deux motifs géométriques et bicolores repris par toute la tribu. Parfois elles y ajoutent des incisions ou du relief en rajoutant de l'argile après séchage sur le périmètre des grandes pièces ou le goulot des cruches.
La cuisson se fait dans une excavation au sol durant à peu près deux heures.
Dans le Douar Dhar, AïchaTachti, veuve et mère de six enfants s'est remise à façonner avec ses deux filles de petites pièces qu'elle vend à Chefchaouen. Sur commande, elle réalise de grandes jarres, pourvu que l'on vienne les chercher car elle n'a pas la possibilité de les transporter.


La poterie de Beni-Saïd (Oued Laou)
La région a deux souks très importants : Beni-Saïd et Oued Laou.
Le Douar Ifrane-Ali, abrite environ 60 familles éparpillées sur trois collines autour d'un affluent de l'Oued Laou. Tout le douar vit de la production de poteries dont l'argile est de très bonne qualité. Toutes les femmes sont potières des plus âgées aux plus jeunes. Elles façonnent une poterie simple, lissée au galet, sans décor peint, mais avec un décor en relief fait d'entailles, réalisées au doigt ou avec un outil, de traits courts et droits ou formant des zigzags ou des points. Les formes sont très variées et parfois à vocation touristique. Parmi les potières, citons : Assia Izri, Rama Ilkadoum, Rachida Bouzerèse.
Les hommes se chargent de l'extraction de l'argile fine à laquelle il mélange du mica noir trouvé en couche sous la terre. Ils s'occupent aussi du concassage, du trempage, du séchage et enfin du tamisage. Ils rapportent aussi le combustible (branches de lentisque et bois de pin) pour les fours assez performants. Ceux-ci sont traditionnellement construits en terre argileuse et sont assez spacieux pour introduire le combustible et des dizaines de pièces par une ouverture à la base assez large. Le four comprend deux autres ouvertures latérales au-dessus de l'entrée et une troisième au sommet pour l'évacuation de la fumée. La cuisson dure 5 à 6 heures.
Une fois la production prête, les hommes participent au transport dans tout le pays et aux transactions commerciales. Les quantités exposées en permanence sur les routes du Nord, dans les villes du pays et à l'étranger, font croire à une poterie industrielle. Mais cette poterie est bien féminine et n'utilise aucune technique moderne, ni dans sa réalisation, ni dans sa cuisson, ni même dans sa commercialisation. Malheureusement ces potières en profitent bien peu, vu les prix d'achat dérisoires et irrationnels

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